lundi 7 mars 2011

Vertige...Osons nous regarder, osons nous comprendre !

L'horizon s'offre à moi de la terrasse de cet immense building de verre, fait sur mesure pour les aspirations vaines des hautains citoyens.

En contemplant cette ville, harmonieuse vue des toits, si belle, aux reflets de soleil rouge, orange, bleu, blanc et tout ses éclats !

Mais en regardant le sol, ce que personne ici ne fait jamais, à croire que nos nuques ne daignent de s'abaisser à de si pitoyables desseins, j'eus un vertige foudroyant. Non à cause de la hauteur, d'un sentiment de danger pour ma petite personne mais de la multitude des corps couchés à même le sol que je viens de croiser sans les regarder.

Maintenant je peux les voir, les observer, à l'abri dans ce donjon de Fortune.

Ces êtres que je ne voyais même pas alors qu'ils étaient à mes pieds, sont maintenant l'objet de toutes mes pensées.

Le vertige oui, c'est bien cela, plus de repères, il n'y a pas de raison à laquelle se raccrocher, l'absurde, l’allègre absurdité d'une société sans cœur. Un foyer hostile, de violences et d'indifférences. La ville est une prison, ses habitants des criminels, oui je l'affirme, le concept choque mais un complice de crime porte sur lui une charge moralement aussi lourde sur ses épaules d'aliéné, de manipulé. Cautionner la haine en dormant à 30 mètres au dessus du sol, dans le lit de l'égoïsme, les miroirs au mur, dis moi miroir, oui dis moi que je suis le plus beau avec mes bijoux, mes doigts manucurés, mon parfum Boss, que j'écrase de mon indifférence les miséreux dans les oubliettes de la solidarité.

Oh certes je regarde les belles publicités, très créatives, de 'action contre la faim', je suis choqué par les affiches outrageuses du Secours Populaire, j’applaudis l'abbé, mais après ? Je souris d'être le client auquel on soumet des visons, oui, donnez moi à voir, donnez moi à ressentir mais ne me demandez pas d'agir.

Alors je pense que vous aussi, derrière vos écrans, vous êtes en danger, des affiches nouvelles bientôt seront destinées aux démunis, aux exclus par des slogans du genre' Vous, nos victimes, lamentez vous davantage, rampez au sol, mutilez vous pour nous amuser car nous sommes des assoiffés. Nous voulons du spectacle, du pathétique, de la violence ! un thème par chaîne télévisée (des centaines aujourd'hui), soyez solidaires pour une meilleur complicité! Peut-être verrez vous vos blessures à la télé ! n'hésitez plus, pleurez ! ». L'âme baveuse, vous vous délecterez de votre obésité jusqu'à étouffer de honte dans la graisse devenue acide.

Le ridicule ne tue pas ? La guerre n'est-elle pas ridicule ? La quête de l'enrichissement personnel à tout prix n'est-elle pas ridicule ? S'empiffrer devant la télévision du haut de sa tour, rêvant d'y passer dans un jeu débile pour gagner de quoi la regarder sur un écran encore plus grand, alors qu'en bas partager, discuter, comprendre, sauverait des vies, n'est-ce pas ridicule ? Le ridicule tue désormais, et l'absurde en est le miroir révélateur.

Ce n'est qu'un constat, nous sommes des moutons cannibales, se dévorant entre eux pour le plaisir malsain de nos élites bergères. Attention au Loup, qui pompera votre sang mais réveillera votre conscience.

Osons nous regarder, osons nous comprendre, nous même et nos semblables, puis osons comprendre ceux qui nous manipulent, et enfin osons les renverser ! 

Repus ? changez de chaîne, il n'y a que ça à faire … mais où est mon miroir ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire